La bataille pour le contrôle du perchoir de l’Assemblée nationale a tenu ses promesses. Face à l'outrecuidant ministre de l’économe Komi Koutché, pour un vote qui a commencé tardivement dans la nuit de mardi dernier pour ne terminer qu'au petit matin de ce mercredi, le président Adrien Houngbédji remporte une victoire sur le fil face au candidat de la mouvance fortement soutenu par le chef de l'Etat.
La bataille pour le contrôle du perchoir aura été très épique entre Adrien Houngbédji et Komi Koutché. 42 voix contre 41 en faveur d'Adrien Houngbédji, un vieux routier de la politique nationale. C’est le verdict à l’issue du vote des députés pour désigner le président de l’Assemblée nationale. La victoire de Me Adrien Houngbédji est la conséquence logique du vote-sanction des populations contre la mouvance présidentielle le 26 avril dernier. La victoire de Houngbédji, en vérité, était attendue par le pays tout entier qui voulait tourner la page Boni Yayi. Et pour la manœuvre, huit alliances politiques ont agrégé leurs forces pour faire échec au camp de Boni Yayi qui s'accroche à son projet de révision de la Constitution. L’actuel chef de l’Etat a commencé à inquiéter sérieusement son peuple. Face à ses nombreuses dérives , les Béninois ont souhaité une nouvelle alternative. Qui mieux que le leader du Parti du renouveau démocratique (PRD) pouvait incarner cette alternative. Lui, battu par l'historique K.O de 2011, lui qui a patienté dans la douleur, la ferveur, en rongeant son frein, a fini par remporter une victoire certes, symbolique, mais lourde de sens. Une victoire obtenue à l’arrachée, mais qui signifie le retour à la démocratie. La primauté du droit sur la force et le retour aux valeurs et à l’éthique, nous l’espérons.A partir de ce moment, le rêve d’une révision opportuniste de la Constitution semble est terminé.
Euloge ZOHOUNGBOGBO, Jourlaiste-Juriste
