vendredi 22 mai 2015

Le Centre de Promotion Artisanale: Un label économique négligé

Vendredi 22 Mai 2015


Entrée du CPA


Le Centre de Promotion Artisanale, situé au cœur de la ville de Cotonou, est un lieu où cohabitent plusieurs artisans. Au-delà des revenus que leur procurent leurs activités, ces derniers constituent une curiosité pour tout visiteur. Coffi est un bijoutier qui y travaille depuis environs 10 ans.  

         A l’extrême gauche du centre, se dresse une paillote bien coiffée et aérée où se côtoient les bijoutiers, ceux-là qui travaillent les métaux tels que l’or, l’argent, le cuivre… A l’entrée de cette usine, se trouve une armoire vitrée où sont exposées les différentes fabrications de tout genre.
Entre le chant des oiseaux qui se posent sur les arbres du centre et le klaxon des véhicules, on entend de temps à autre le sifflement et le claquement des métaux de l’atelier
         Assis sur un tabouret en bois noirci au milieu de la pièce, Coffi lime un collier en argent.‘’C’est l’étape qui met fin à la fabrication de cette chaîne qu’on m’a commandée depuis deux semaines’’. Pour Coffi le travail du bijoutier n’est pas facile. Il nécessite une concentration du début jusqu’à la fin de la fabrication. En plus de cela, il faut surtout avoir le sens de l’esthétique a-t-il ajouté.
         Dans cet atelier, c’est le remue-ménage. Une vingtaine d’artisans sont affairés, certains à fondre le métal, d’autres à donner la forme voulue pour obtenir un produit fini. On y rencontre un peu de tout ; des boucles d’oreilles, des colliers, des bagues et ce, en argent, or et cuivre.
         Tous ensembles, ils ont reconnu la valeur de cette activité. Selon Georges, un patron qui emploie sept apprentis, c’est un métier de prestige. ‘’Les clients pour qui je travaille sont de la haute classe’’. ’Je gagne environs 500 milles par mois et j’arrive à gérer ma famille.’’.
         Coffi par contre est moins loti. Pour lui ses clients ne payent pas au comptant Il n’a pas la chance d’avoir beaucoup d’expatriés comme clients. Mais dans tous les cas, ce métier est meilleur par rapport à la plupart des métiers de l’artisanat.

Vue des ateliers
         Ces artisans ont profité de l’occasion pour fustiger le manque de considération dont fait l’objet le centre de la part des autorités béninoises. Entre deux soupirs, Georges nous explique qu’il y a des ministres chargés de l’artisanat qui n’ont jamais mis pied au CPA. Ils ne savent même pas ce qui s’y passe. Alors qu’il ya une multitude de métier dans ce centre. C’est un centre qui n’est valorisé que par des étrangers et quelques béninois qui connaissent notre valeur. Le Bénin a quand même besoin de toutes les composantes du secteur économique pour son développement.


Estelle Affi KPINSO