mercredi 27 mai 2015

Attaques contre Marcel de Souza : Boni Yayi aurait dû se taire


La polémique au sujet de l’échec de Komi Koutché à la présidence de l’Assemblée nationale s’enfle. Au nombre de ceux qui enfourchent la trompette pour accuser un ministre-député et beau frère du président de la République d’avoir trahi l’idéal des FCBE figure le chef de l’Etat, Boni Yayi.

Boni Yayi aurait pu se passer de ses phrases de trop











Entre Boni Yayi et Marcel de Souza, le Rubicon semble être  franchi. Au cours d’une de ses sorties à Parakou, le chef de l’Etat, Boni Yayi, a publiquement accusé Marcel de Souza de traitre. Selon lui, c’est ce dernier qui n’aurait pas voté pour le candidat unique des FCBE au poste de  président de l’Assemblée nationale. Pis, il ajoutera que son beau-frère aurait été corrompu par les opposants à son régime.
Une grave accusation du chef de l’Etat contre l’un de ses plus proches collaborateurs. Boni Yayi vient donc authentifier  la déclaration des FCBE et les attaques par médias interposés.
Quand on sait que le scrutin pour l’élection du bureau de l’Assemblée nationale est en mode secret, comment diantre les FCBE et leur chef pourraient-ils indiquer avec certitude que c’est le ministre Marcel de Souza qui n’aurait pas voté pour Komi Koutché ?
 Ce qui est une évidence, à l’issue des législatives du 26 avril dernier, les FCBE ont obtenu 33 députés. 
Mieux, on se rappelle l’implication personnelle du chef de l’Etat dans la campagne électorale. Il  avait  appelé les   électeurs à ne voter que pour la liste FCBE. Alors, on conviendrait  à juste titre que les candidats présentés par les autres listes, aux yeux de Boni Yayi, sont ses adversaires.  De cette vue, les 50 autres élus sont en principe  des opposants. Ainsi donc, on peut s’imaginer que les autres députés qui ont permis au candidat des FCBE à la présidence de  l’Assemblée nationale d’obtenir 41 voix contre 42 pour Adrien Houngbédji sont des traîtres.  Avant d’accuser Marcel de  Souza, Boni Yayi devrait donc pour l’honnêteté expliquer comment il  a pu s’y prendre pour rallier 9 autres élus à la cause des FCBE. C’est une lapalissade qu’un député de l’alliance ABT avait déclaré urbi et orbi avoir été approché par les FCBE afin qu’il cède sa procuration contre des millions de francs CFA.

A malin, malin et demi
On pourrait aussi faire observer que les FCBE ont bénéficié des services de certains traîtres pour tenir le challenge face au candidat de l’opposition, Adrien Houngbédji. De ce point de vue, eux et leur leader sont disqualifiés pour traiter d’autres de traîtres. Il faut juste constater que le choix de Komi Koutché à la présidence de l’Assemblée nationale est une dictature à l’interne au sein des FCBE qui ne saurait être sans opposition à cause des frustrations qu’il a engendrées. Que Marcel de Souza ait voté contre Komi Koutché ou pas, il ne revient pas à Boni Yayi de se lancer dans des discussions de bas étages pour engager la responsabilité de ce dernier. Ce job conviendrait mieux aux fous du roi ou autres. En victimisant le beau-frère national,  Boni Yayi  ferait sans doute  de lui, un héros politique comme ce fut le cas avec Candide Azannaï.


E.Z.