Situé en plein cœur de Cotonou, dans les
encablures du Port Autonome de Cotonou, face à l’Ecole Nationale de police, le
parking des gros porteurs de Cotonou regorge d’autres activités connexes.
Mohamed est conducteur de gros porteur
appelé « Titan ».
Il vient de rentrer d’un voyage, du Niger, et pour être plus précis de sa
Capitale, Niamey. Il cherche un emplacement parmi les nombreux camions pour
stationner. Il a juste un bout de temps
pour répondre à nos questions. Il doit vite repartir débarquer ce container
qu’il transporte depuis treize jours. Il craint que les pénalités ne lui
tombent dessus d’ici deux jours. Après avoir bien garé, il tire son téléphone
portable, compose un numéro. Il est impatient de recevoir son interlocuteur au
bout du fil. « Je dois repartir tout
à l’heure pourvu que j’arrive à contacter mon transitaire », nous
a- t-il dit. C’est ainsi que Mohamed doit se comporter chaque fois qu’il
revient de voyage, ainsi ses nombreux collègues. Mille arrivées, mille
manœuvres et l’obligation pour eux vivre dans ce parking jusqu’au prochain
départ.
Mais ils sont souvent côtoyés par mille et
une personnes exerçant des métiers divers. Et pourtant c’est un parking de
stationnement des camions en attente d’aller charger au port de Cotonou, juste
à côté. Il faut bien qu’ils vivent ces chauffeurs ; c’est pourquoi ils
classent par eux-mêmes ces faiseurs de petits métiers qui les côtoient et ces
vendeurs de mets et de divers objets qui leur sont utiles.
Pour en avoir le cœur net il faut faire le
tour du parc. Nous sommes en face d’un atelier de vulcanisation aux fins fonds
du parc. Son tenancier est occupé à taper dans un gros pneu. Il faut bien qu’il
ait le temps de nous répondre. Difficilement, il réussit à nous confier ce
qu’il fait. « J’ai réussi
difficilement à m’installer ici. Cela se monnaie en terme de quelques billets à
la fin du mois au profit de celui gère les lieux. De toutes les façons, on s’en
sort tant bien que mal. La concurrence est dure puisque qu’il y a d’autres
comme nous sur le même site ici. Il y en a même des ambulants qui traine leurs
matériels en quête de clients ».
Pendant qu’on y est, on perçoit un cri de
loin d’homme : « Faites
réparer vos rétroviseurs ici, vos extincteurs, vos crics ». Et
puis : « Du bon yaourt,
bissape, Dèguè par ici ». C’était une jeune fille. Eux tous sont en
train de se faufiler entre les camions sans craindre pour leur sécurité. Nous
avons vraiment pour ces filles de ne pas se faire violer, par exemple. Ils sont
nombreux ces vendeurs ambulants de
« divers » à vanter leurs marchandises à l’intérieur du parking.
Ça grouille autant à l’intérieur qu’à
l’extérieur, sinon plus. Là, ils sont à fournir toute une gamme de
produits : chaussures, eau glacée, nourritures et autres prestations de
services.
Ils sont de différentes catégories
professionnelles à s’être finalement familiarisés sur un site destiné à une
activité donnée : le parking des gros porteurs, mais qui s’est transformé
en un marché où chacun des membres a besoin l’un de l’autre.
Adamou BANNI WALI