mercredi 20 mai 2015

Le couple Soglo aux côtés de Tidjani Serpos


                                                                                                                                                                 
  Situé en plein cœur de Cotonou, dans les encablures du Port Autonome de Cotonou, face à l’Ecole Nationale de police, le parking des gros porteurs de Cotonou regorge d’autres activités connexes.
 
     Mohamed est conducteur de gros porteur appelé « Titan ». Il vient de rentrer d’un voyage, du Niger, et pour être plus précis de sa Capitale, Niamey. Il cherche un emplacement parmi les nombreux camions pour stationner.  Il a juste un bout de temps pour répondre à nos questions. Il doit vite repartir débarquer ce container qu’il transporte depuis treize jours. Il craint que les pénalités ne lui tombent dessus d’ici deux jours. Après avoir bien garé, il tire son téléphone portable, compose un numéro. Il est impatient de recevoir son interlocuteur au bout du fil. « Je dois repartir tout à l’heure pourvu que j’arrive à contacter mon transitaire », nous a- t-il dit. C’est ainsi que Mohamed doit se comporter chaque fois qu’il revient de voyage, ainsi que ses nombreux collègues. Mille arrivées, mille manœuvres et l’obligation pour eux de vivre dans ce parking jusqu’au prochain départ.
     Mais ils sont souvent côtoyés par mille et une personnes exerçant des métiers divers. Et pourtant c’est un parking de stationnement des camions en attente d’aller charger au port de Cotonou, juste à côté. Il faut bien qu’ils vivent ces chauffeurs ; c’est pourquoi ils classent parmi eux-mêmes, ces faiseurs de petits métiers qui les côtoient et ces vendeurs de mets et de divers objets qui leur sont utiles.
     Pour en avoir le cœur net il faut faire le tour du parc: Nous sommes en face d’un atelier de vulcanisation aux fins fonds du parc. Son tenancier est occupé à taper dans un gros pneu. Il faut bien qu’il ait le temps de nous répondre. Difficilement, il réussit à nous confier ce qu’il fait. « J’ai réussi difficilement à m’installer ici. Cela se monnaie en terme de quelques billets de banque à la fin de chaque mois au profit de celui gère les lieux. De toutes les façons, on s’en sort tant bien que mal. La concurrence est dure puisque qu’il y a d’autres comme nous sur le même site ici. Il y en a même des ambulants qui traine leurs matériels en quête de clients ».
     Pendant qu’on y est, on perçoit un cri d'homme, de loin : « Faites réparer vos rétroviseurs ici, vos extincteurs, vos crics ». Et puis : « Du bon yaourt, bissape, Dèguè par ici ». C’était cette fois-ci une jeune fille. Eux tous sont en train de se faufiler entre les camions sans craindre pour leur sécurité. Nous avons vraiment peur pour ces filles de ne pas se faire violer en ces lieux non sécurisés d'entre les camions, par les apprentis chauffeurs ou même par leurs patrons. Ils sont nombreux ces vendeurs ambulants de « divers » à vanter leurs marchandises à l’intérieur du parking.
     Ça grouille autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, sinon plus. Là, ils sont à fournir toute une gamme de produits : chaussures, eau glacée, nourritures et autres prestations de services.
     Ils sont de différentes catégories professionnelles à s’être finalement familiarisés sur un site destiné à une activité donnée : le parking des gros porteurs, mais qui s’est transformé en un marché où chacun a besoin de l’autre. 
     Ainsi va la vie au parc des gros porteurs appelé "parc Amanga", le nom de son gestionnaire, transporteur de son état.
 
Adamou BANNI WALI