C’est à des hommes d’expérience
que le Parlement à décider de confier la direction de la deuxième institution de l’Etat. La
victoire de l’opposition est l’expression d’un réel désir de changement du peuple. Vu sous cet angle le
nouveau bureau avec à sa tête Me Adrien Houngbédji et Erick Houndété comme
premier vice Président doit œuvrer pour
changer les pratiques. Le premier grand défi auquel restera confronté le bureau de l’institution est la construction et la consolidation de son
image vis-à-vis du peuple. L’élection du Président de l’Assemblée a laissé
circuler dans l’opinion l’idée d’un Parlement où les députés peuvent se faire acheter et aller s’offrir au
mieux offrant au détriment de leur conviction politique et de l’intérêt
général. L’image du Parlement a pris un sérieux coup.
D’ailleurs depuis toujours les députés n’ont pas une bonne côte. Rappelons nous le discours d’installation de
la doyenne d’âge, dans lequel elle dénonçait
l’envahissement du Parlement par
les fossoyeurs de l’économie. Un tel discours qui exprime un état d’esprit
ne peut contribuer à construire une bonne image à l’institution. Et donc le premier défi reste que les députés
doivent se réconcilier avec le peuple.
Il faut donc poser des actes qui rassurent et éviter des propos de
division. Car l’autre défi sera aussi celui de la cohésion interne non
seulement entre les membres du bureau mais au sein de l’hémicycle. En ce sens la gestion participative peut
être un moyen pour faire adhérer les députés de tous les bords politiques à la
cause. D’ailleurs le nouveau Président élu en est conscient puisqu’il a pris
l’engagement d’être le Président de tous les députés. Il doit aussi l’être pour
tous les fonctionnaires parlementaires.
Car la trop grande politisation de l’administration parlementaire serait une
cause de blocage du travail législatif. Parlant du travail législatif, le nouveau
bureau doit trouver des moyens innovants pour mettre toutes les commissions
permanentes au travail. Durant les deux
dernières législatures, il y a des commissions permanentes qui n’ont pas du
tout tourné. C’est le cas des commissions C5 et C4 et dans une moindre mesure
C3. La grande plaie des dernières législatures reste l’absence et la non ponctualité des députés aux travaux des
séances plénières et des commissions. A ce
sujet, le Parlement doit faire beaucoup d’effort avec l’aide des nouvelles
autorités. Il y a beaucoup de députés, une fois élus ne viennent jamais à l’hémicycle encore moins aux travaux en
commission. Le Président Nago a fait ce qu’il pouvait, mais la situation n’a
jamais évolué. C’est un défi que le Président Houngbédji doit relever. Le
contrôle de l’action du gouvernement, l’une des missions du Parlement, présente
un enjeu important en ce sens que le contrôle parlementaire doit être renforcé
afin d’éviter au sommet de l’Etat
des actes de mal gouvernance, préjudiciable à la bonne santé démocratique et
économique du Bénin.
Fortuné AGUEH