jeudi 21 mai 2015

Les défis du nouveau bureau du Parlement



Résultat de recherche d'images pour "siège du parlement du bénin"Les députés ont réussi après une rude bataille entre l’opposition et la mouvance à élire au petit matin de  ce mercredi les membres du bureau de l’Assemblée nationale, 7ème législature.  Cette élection qui est intervenue après une longue traction faite de chantage, de trahison et  de suspicion de tout genre,  doit relever  des défis importants.

C’est à  des hommes d’expérience que le Parlement à décider de confier la direction  de la deuxième institution de l’Etat. La victoire de l’opposition est l’expression d’un réel désir de  changement du peuple. Vu sous cet angle le nouveau bureau avec à sa tête Me Adrien Houngbédji et Erick Houndété comme premier vice Président doit  œuvrer pour changer les pratiques. Le premier grand défi auquel restera confronté  le bureau de l’institution  est la construction et la consolidation de son image vis-à-vis du peuple. L’élection du Président de l’Assemblée a laissé circuler dans l’opinion l’idée d’un Parlement où les députés peuvent  se faire acheter et aller s’offrir au mieux  offrant au détriment  de leur  conviction politique et de l’intérêt général.  L’image  du Parlement a pris un sérieux coup. D’ailleurs depuis toujours les députés n’ont pas une bonne côte.  Rappelons nous le discours d’installation de la doyenne d’âge, dans lequel elle dénonçait  l’envahissement  du Parlement par les  fossoyeurs  de l’économie.  Un tel discours qui exprime un état d’esprit ne peut contribuer à construire une bonne image  à l’institution.  Et donc le premier défi reste que les députés doivent se réconcilier avec le peuple.  Il faut donc poser des actes qui rassurent et éviter des propos de division. Car l’autre défi sera aussi celui de la cohésion interne non seulement entre les membres du bureau mais au sein de l’hémicycle.   En ce sens la gestion participative peut être un moyen pour faire adhérer les députés de tous les bords politiques à la cause. D’ailleurs le nouveau Président élu en est conscient puisqu’il a pris l’engagement d’être le Président de tous les députés. Il doit aussi l’être pour  tous les fonctionnaires parlementaires. Car la trop grande politisation de l’administration parlementaire serait une cause de blocage du travail législatif. Parlant du travail législatif, le nouveau bureau doit trouver des moyens innovants pour mettre toutes les commissions permanentes  au travail. Durant les deux dernières législatures, il y a des commissions permanentes qui n’ont pas du tout tourné. C’est le cas des commissions C5 et C4 et dans une moindre mesure C3. La grande plaie des dernières législatures reste l’absence et la non  ponctualité des députés aux travaux des séances plénières  et des  commissions.  A  ce sujet, le Parlement doit faire beaucoup d’effort avec l’aide des nouvelles autorités. Il y a beaucoup de députés, une fois élus ne viennent jamais  à l’hémicycle encore moins aux travaux en commission. Le Président Nago a fait ce qu’il pouvait, mais la situation n’a jamais évolué. C’est un défi que le Président Houngbédji doit relever. Le contrôle de l’action du gouvernement, l’une des missions du Parlement, présente un enjeu important en ce sens que le contrôle parlementaire doit  être renforcé  afin  d’éviter au sommet de l’Etat des actes de mal gouvernance, préjudiciable à la bonne santé démocratique et économique du Bénin. 

Fortuné AGUEH