mardi 26 mai 2015
Maman Houefa, maman atassi
![]() |
Maman Houefa et ses clients |
Il vient de sonner huit heures. Amos, un écolier du quartier, accompagné de son jeune frère vient prendre sa ration quotidienne. Deux cent francs lui suffisent pour manger de l'atassi et un oeuf. Son plat fumant en main, le petit garçon confie en salivant: " c'est ce qui me plaît ce matin. Et puis c'est délicieux. J'aime le haricot et le riz, surtout cette sauce qui l'accompagne fait du bien à mes papilles gustatives". A la suite d'Amos une inconnue impatiente de recevoir son plat se précipite pour ajouter que "c'est un bon mélange. C'est bien préparé, moi je l'accompagne de vandouzour." Effectivement, maman Houefa propose plusieurs autres garnitures pour accompagner son atassi. Au choix, vous avez le pain, le gari et le vandouzour. Abraham préfère accompagné son repas de pain. Comme la plupart des ouvriers du quartier, il vient chaque matin prendre sa dose de haricot au riz. Debout, son assiette en main, il nous confie entre deux bouchées "Je suis maçon. Je viens prendre mon petit déjeuner ici. C'est un repas solide, il me donne la force de travailler sur le chantier et puis quand je mange bien, je peux tenir jusqu'à 14 heures avant de sentir la faim. J'en rafole" ajoute-t-il avant de prendre un sachet d'eau glacée et se précipite de vider le contenu dans sa gorge.
Les résidents du quartier Jak sont unanimes, maman Houefa prépare bien et elle prend soin de sa préparation. Les assiettes sont propres ainsi que les cuillères et les fourchettes. Les mouches ne survolent pas son étalage. Son environnement est sain.
Maman Houefa est une jeune dame de trente cinq ans. Elle est arrivée d'un petit village d'Athiémé depuis bientôt deux décennies pour s'établir à Cotonou. "Ce commerce me permet de nourrir mes deux filles et mon petit garçon. Mes projets sont en de bonne voie. Je vais réaliser mes rêves si Dieu le veut, j'ai deja des briques sur mon terrain et je prie pour la suite" confie-t-elle. Petite de taille, le teint noir ébène, la nature l'a dotée d'un physique fort avec des rondeurs. La vendeuse d'atassi au quartier Jak a toujours une mine ensoleillée, son sourire matinal fait aussi partie des facteurs d'attration selon certains clients. Elle tient son pseudonyme "maman Houefa" de sa fille Ahoufa qui l'aide à la cuisine. "Je me réveille à cinq heures et je mets ma grande marmite au feu pour mélanger le riz et le haricot. Ce dernier, je prend soin de le cuir la veille". Maman Houefa ajoute "déjà à huit heures, je suis derrière ma table. Jusqu'à midi, je finit de vendre. Je lave les récipients et je me dirige au marché Dantokpa afin de faire des emplettes pour le lendemain. Je n'ai que le dimanche pour me reposer sans oublier qu'il faut préparer le lundi. Il n'y a pas de répit dans ce commerce mais j'aime le faire surtout quand les clients sont satisfaits".
Maman Houefa compte vendre encore pour longtemps l'atassi. Parmi ses clients, on dénombre papa Houefa, son mari. Il préfère manger sur le banc de maman Houefa au quatier que de prendre sa part à la maison.
Pour l'instant, maman Houefa fait le bonheur de ses clients au quartier Jak.
Maman Houefa compte vendre encore pour longtemps l'atassi. Parmi ses clients, on dénombre papa Houefa, son mari. Il préfère manger sur le banc de maman Houefa au quatier que de prendre sa part à la maison.
Pour l'instant, maman Houefa fait le bonheur de ses clients au quartier Jak.
Hermann KPOKAME